Comme souvent avant ma visite aux Aventuriales, je jette un œil aux maisons d'édition qui y seront présentes et je repère de potentielles lectures.
Parmi celles aperçues puis oubliées, j'ai eu le plaisir de redécouvrir, un peu par hasard, les éditions Noir d'Absinthe et le livre de Louise Le Bars Vert-de-Lierre.
C'est l'histoire d'Olivier, écrivain à succès en mal d'inspiration qui se retrouve dans la maison de sa grand-mère pour ranger les affaires de cette dernière, récemment décédée. Olivier y a passé une partie de ses vacances lorsqu'il était enfant et une foule de souvenirs - sous forme de visions - remontent à sa mémoire. Il se souvient alors d'une légende locale -que les plus anciens considèrent comme étant plus qu'une légende - qui, pense-t-il pourrait l'inspirer pour son prochain roman : le Vert-de-Lierre, sorte d'incube de pierre qui volent la jeunesse de ses victimes. Puis Olivier rencontre Rose, nièce d'une excentrique anglaise installée dans le village mais peu appréciée des habitants. Il oublie pour un moment sa recherche éperdue d'inspiration... mais Rose le ramènera très vite à la légende du "Lierreux".
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| Vert-de-Lierre/ Louise Le Bars, Noir d'Absinthe - 2019 ; 193 p. - 15€ |
Alors alors alors... Comment vous parler de ce livre ? D'abord, d'avoir rencontré l'auteure sur le salon m'a beaucoup influencée. A discuter l'on sent sa sensibilité. Nous avons discuté ensemble de Vincent Tassy et je l'envie car, malgré le brouhaha ambiant, je crois me souvenir qu'elle n'a pas encore découvert Apostasie.
A la lecture de son roman, je ne doute pas qu'elle aimera Apostasie. En effet, la sensibilité des deux mondes est assez proche. Mais je ne me risquerais pas à pousser plus loin la comparaison.
Vert-de-Lierre est un roman à l'ambiance à la fois poétique et gothique où l'on croise nombres de créatures du folklore : fantôme, sorcière, incube/succube... Il arrive aussi à traiter de la condition féminine sans en faire l'objet central. En cela j'ai trouvé le discours sinon moderne au moins dans l'air du temps/à la mode. Je l'ai lu en une soirée et en ai adoré l'histoire. De plus il y a une vraie maîtrise dans le rendu des différentes narrations : lorsqu'Olivier raconte se qu'il se passe pour lui, on se sent bien ancré dans le réel. Lorsqu'il nous raconte la légende, on est parfaitement dans la peau de celui ou celle qui écoute une histoire au coin du feu. Lorsque l'on est en présence du récit de Rose on nage en plein fantastique : on sait que l'on est à la fois dans un récit qui devrait être fictif et l'on pressent que l'on bascule vers quelque chose de différent, un tantinet horrifique. Donc, une réussite.
Pour terminer un tout petit bémol dirons-nous ou plutôt un encouragement : je pense que l'auteure peut aller encore plus loin. Je n'ai pas la recette, je ne suis ni auteure ni éditrice... mais c'est un sentiment que ce premier livre - salué par Amélie Nothomb - n'est qu'un premier pas. Et j'ai hâte d'en lire d'autres !
PS (en quelque sorte) : l'illustration est de Marcela Bolivar 💙 (Apostasie, Bal masqué aux éditions du Chat noir) et le site de l'éditeur indique "Roman ouvert à la fanfiction pour un usage non commercial." (ce que je n'avais jamais vu ailleurs mais c'est une bonne idée!)
