samedi 14 novembre 2020

Les Aventuriales 2020

Côté coulisse

Comme chaque année fin septembre je me rends au Salon des littératures de l'imaginaire Les Aventuriales. Rendez-vous incontournable pour moi car à deux pas de chez moi. Sauf que cette année j'ai vécu Les Aventuriales de l'intérieur ! En tant que membre du staff !

Tout a commencé lorsque, de retour de formation, ma collègue m'explique qu'elle a rencontré 2 dames qui organisaient un prix de littérature de l'imaginaire pour 2020. Ni une ni deux, je saute sur l'occasion et les contacte : il s'agit de Luce Basseterre et Dominique Lémuri. Et me voilà partie à inscrire le réseau de lecture publique au Prix Aventuriales 2020. 6 livres à lire, de janvier à juillet (à la base, après la Covid est passée par là...) puis à leur donner une note. La soirée de présentation des ouvrages par l'équipe des Aventuriales, au mois de janvier, m'a permis de rencontrer en vrai une partie de l'équipe. Et au mois de mars lors de l'AG, de rejoindre l'association.

Présentation de la sélection à la médiathèque

Nous voilà donc en septembre, avec du boulot par-dessus la tête et donc de la fatigue et donc rebonjour colopathie. Mais je tenais vraiment à participer, donc je me suis inscrite en tant que bénévole le samedi matin.

Après une heure de réunion explicative de chaque tâche et de la place de chacun, c'est masquée, "badgetée" et bracelet de couleur au poignet que je me suis mise en action : 2h à l'entrée où nous vérifions si les personnes étaient visiteurs ou exposants (auteurs, artisans, bénévoles...), où nous donnions un jeton de couleur au visiteur afin de compter en temps réel leur nombre à l'intérieur de la salle (merci Covid, mais le système était impeccable) puis 1h de pause (où j'ai fait mes emplettes) et enfin 1 h de "sécurité parc" qui consistait à faire des tours du terrain, vérifier l'application des gestes barrières et vider les poubelles.

Enfin, et ce n'est pas rien, j'ai eu l'honneur de remettre le prix à la gagnante de cette année, Marge Nantel, pour son roman A l'ombre des miroirs aux éditions 1115.

Evidemment ce n'est qu'une toute petite partie de toute l'organisation d'un salon, mais moi qui ne connaissais que le déroulé d'une épreuve cycliste, ça m'a fait du bien de changer un peu. J'étais tellement enthousiaste en repartant que j'espère pouvoir participer carrément plus l'année prochaine.

 

C'était réellement intéressant pour une bibliothécaire : l'approche des auteurs et éditeurs ne sont pas les mêmes que lorsque l'on est "simple lectrice". Évidemment il y  a ceux qu'on connaît et qui nous reconnaissent (ou de qui l'on se fait connaître), comme Nathalie Bagadey (pas de suite pour Citara cette année, malheureusement) avec qui j'ai discuté écriture et créativité. Mais pour les autres dans l'ensemble, le tutoiement est plus rapide, l'approche moins guindée.

 

Côté lectrice 

Je n'ai pas eu de coup de cœur pour les livres du prix donc pas d'achats de ce côté là. Mais...

Achats 2020

Petite moisson mais quelle qualité ! 

Pic de Sel de Marion B. chez Noir d'Absinthe est un recueil dans le genre contes étranges. Toutes les histoires se déroulent dans un petit village de la côte mais un village qui semble maudit. Premier roman graphique de la maison, il y a une vraie qualité du rendu physique avec des pages lisses et douces aux ombres subtiles.

Les Nocturnes de Tess Corsac chez Lynks, une pépite ! 250 jeunes dans un orphelinat, tous amnésiques. Répartis en deux groupes, les verts et les rouges, un incident - la fuite et la mort d'une des leurs - va conduire certains à enquêter et à "réveiller" leur conscience : pourquoi sont-ils là ? Qu'ont-ils tous fait pour être amnésiques ? J'ai craqué sur le titre et la couverture (avec une chouette !) et j'ai eu du coup le plaisir d'avoir une dédicace... avec une chouette ! (De toute façon, c'est un chouette roman😉)

Quant aux 3 autres je ne les ai pas encore lus. Agrapha de luvan chez La Volte a l'air d'être un texte ambitieux, une sorte d'ovni littéraire expérimental et poétique ; Passer la nuit de Bastienne chez Plume Blanche m'a attiré par sa couverture surtout ; Bénies soient vos entrailles de Marianne Stern aux éditions du Chat noir parle de sorcières et de village maudit (décidément...)


J'ai également découvert quelques artisans et la marque Northwanderers : T-Shirts, sweets et débardeurs de qualité, aux motifs celtiques. J'ai évidemment craqué pour le hibou !



Le "hibou défenseur", collection "Esprit de la forêt (totémique)"

Et maintenant...

Voilà, je suis repartie pour le Prix 2021 à la médiathèque où sa mise en place va se faire cette fin novembre - mais sans réunir malheureusement les lecteurs, merci encore la Covid.

Les 6 ouvrages pour 2021 :

Et en parallèle je suis en cours de lecture pour la pré-sélection du prix 2022...


Petite info : si vous souhaitez participer au prix, demandez à votre médiathèque ; elle peut contacter l'association pour participer (c'est gratuit, il faudra cependant acheter les livres pour les prêter). Si vous habitez le Puy-de-Dôme, demandez à votre médiathèque ET indiquez-lui que les livres (4/6) sont disponibles gratuitement (et pour tous, le temps du confinement) sur la médiathèque numérique du département !

lundi 28 septembre 2020

Sinteval, Rozenn Illiano

 Eh oui, je vais encore vous parler d'un livre de Rozenn Illiano. 

Sinteval est la suite d'Elisabeta. Ces deux histoires se situent dans l'univers du Cercle : nous sommes parmi les vampires, appelés immortels. Ils cachent leur vraie nature à l'humanité mais certains mortels sont au courant car ils servent, volontairement de Réserve (de sang évidemment). Dans Elisabeta, les protagonistes Saraï, Giovanna, Virgile, Carmine... vont renverser le pouvoir dirigeant du Cercle. Ce Cercle est en fait une magie du sang, si ancienne qu'elle remonte à la création de la race immortelle. Dans Sinteval ils vont chercher à sauver le Cercle de la fin du monde et ainsi leur propre immortalité.

Je ne développe volontairement pas plus l'histoire : ce serait divulguer trop de choses. Alors du coup... pourquoi lire Sinteval, pourquoi c'est bien?

 

Sinteval/ Rozenn Illiano, OniroProds - 2020 ; 730 p. - 32€


 

  • Parce que l'on suit des personnages rencontrés précédemment.
  • Parce que l'on suit des personnages construits, avec leur personnalité et leur caractère propre.
  • Parce qu'on y croise (encore) Oxyde, que l'histoire est liée au Grand Projet.
  • Parce qu'on découvre petit à petit les liens entre le Cercle et Town, on effleure (de très loin) Les tisseurs d'encre. Bref on avance dans ce Grand Projet avec l'impression que l'on va trouver un trésor.
  • Parce que des univers aussi bien imbriqués les uns aux autres, bravo l'autrice.
  • Parce que quand on voit le pavé, qu'on le soulève pour la première fois, on se sent découragé. Mais quand on entre finalement dedans, on est assez vite happé.
  • Parce que c'est du fantastique post-apo, mais que ça change des histoires de vampires habituels.
  • Parce que quand même, à la fin, on se demande ce qui se passe pour eux APRES...

jeudi 7 mai 2020

Le Grand Projet : l'œuvre de Rozenn Illiano.

Rozenn Illiano est une jeune autrice, vivant à Rennes. Depuis des années elle oscille entre écriture et activités manuelles comme la création de bijoux ou la customisation de poupées mannequins (ces dernières pour son propre compte).

Ses univers sont un vrai coup de cœur pour moi, j'espère arriver à vous communiquer mon enthousiasme.

La plupart de ses créations tournent autour d'un univers qui lui est propre et qu'elle a baptisé Le Grand Projet. Ce sont en fait plusieurs univers dont les histoires se croisent, s'entrecoupent et se font écho. Un article de blog que j'ai fait sur le premier livre d'elle que j'ai lu (Le Rêve du Prunellier), me rappelle que je l'ai découverte par son chéri (dont j'adore les illus!) et par le site "Adopte un auteur". En tout cas je me souviens parfaitement de mes premières impressions de lecture qui me l'ont fait rapproché du recueil La Tisseuse de Léa Silhol. Pour le côté poétique - onirique ! - mais aussi pour le côté multi-univers, à la trame complexe qui finit par dessiner une superbe fresque.


Avant d'entrer plus avant dans le sujet, je voudrais faire un parenthèse et préciser plusieurs points. 
  • Tout d'abord je vais vous parler ici de l'œuvre de Rozenn Illiano de façon générale. Mais j'indiquerais aussi ce que j'ai lu ou ce qui est à paraître.
  • Ensuite, il faut noter que ma lecture s’étend de 2013 à aujourd'hui, avec des longs temps de pause. Le temps aussi que la demoiselle écrive et fasse paraître.J'ai décidé de prendre quelques notes au fil de ma lecture pour avoir des rappels entre chaque lecture et une vue d'ensemble.
  • Enfin, je ne voudrais pas avoir à revenir sur un sujet parfois polémique. Les œuvres de Rozenn Illiano sont essentiellement auto-éditées. Cela peut rebuter certain.e.s. Il est vrai que certains exemplaires comportent quelques coquilles et tout n'est certainement pas parfait du point de vue littéraire. MAIS cela n'empêche pas que ce soit de bons écrits. Qu'ils puissent plaire à des lecteurs (sinon il n'y aura pas cet article...) L'autrice explique souvent ses choix et ses orientations sur son site. Pour ma part, elle semble mettre tellement d'elle-même dans tout ce qu'elle fait que je comprend assez vite ses doutes, ses interrogations et ses choix finaux et que je m'efforce de ne pas juger (c'est si vite arriver, de porter un jugement...)

Le Grand Projet donc. Il est composé de 8 univers : Town, L'Attrape-rêve, Le Prunellier, Erèbe, Le Cerlce, Altacoaya, La Boîte noire et les Tisseurs d'encre.
Certains sont déjà bien développés, avec des romans, des nouvelles et des textes courts à lire en ligne, sur le site de l'autrice. D'autres le sont beaucoup moins comme Erèbe, Altacoaya dont je ne vous parlerais donc pas ici.

Chaque univers à une patte un peu différente ; pour ceux que je connais le mieux, je les apprécie tous, même s'ils sont bien différents.

J'ai donc découvert Rozenn par Le Rêve du Prunellier (épuisé), dans l'univers du Prunellier. Je vous renvoie à l'article de 2013 pour ce premier opus. Une fantasy onirique, poétique, avec ses ombres...

Ensuite il y a Town, composé essentiellement d'une quadrilogie et d'un recueil, très lié également à La Boîte noire. Il s'agit d'un univers d'urban fantasy et post-apocalyptique angélique. Beaucoup plus ancré dans le réel, on suit quelques personnages aux divers pouvoirs à travers une époque troublée : celle d'un cataclysme, suivi bientôt par l'apocalypse. On y rencontre des anges exterminateurs et des anges déchus dans une histoire qui sème petit à petit des indices sur l'ensemble du Grand Projet. Les personnages sont attachants et l'histoire ne me rappelle rien de connu (ce qui est assez rare dans les genres de l'imaginaire)

Je ne vous parlerais pas longuement non plus de L'Attrape-rêve. Il s'agit de suivre d'autres protagonistes, dans les mêmes circonstances que Town (urban fantasy, post-apocalyptique...), mais ceux-ci ont des pouvoirs bien particuliers, en rapport avec les rêves, qu'ils peuvent visiter, soigner, qui leur permet de voir le futur... et voyager entre différents mondes.

Le Cercle est la branche la plus ancienne de l'histoire, et on est dans du fantastique - et post-apocalyptique aussi. Deux romans importants en taille pour cet univers : Elisabeta, lu pendant les vacances d'été 2019 et sa suite, Sinteval. Cette fois nous évoluons chez les vampires, en Italie notamment. Des vampires aux pouvoirs bridés pour certains, que le cataclysme, l'évènement de départ de Town, va réveiller et avec lesquels ils vont pouvoirs découvrir des secrets millénaires et essayer de changer l'ordre des choses.

Enfin, les Tisseurs d'Encre. Je n'ai fait qu'effleurer cet univers, par une œuvre très particulière : Un Voyage sur l'Atlas, à la fois nouvelle et énigme (à résoudre en ligne). Imprimé seulement à quelques exemplaires (en rupture pour le moment) l'on effleure l'histoire d'une cité très ancienne et très particulière, où le temps semble s'être arrêté, d'où les rares explorateurs partis en mer ne sont jamais revenus. Une cité de la nuit, bleu et brillante, à l'artisanat particulier et bien sûr aux pouvoirs et artéfact tout aussi particuliers. Pour cet univers, Rozenn a crée un site à part entière : Midnight City. Les Tisseurs d'Encre m'obsède un peu : il est très marqué visuellement, très artistique et peut se classer comme dreampunk*, ce qui me plait beaucoup. D'ailleurs Rozenn devrait ouvrir dans l'année une boutique en lien avec cet univers où il devrait y avoir bijoux, déco et papeterie. J'ai donc hâte de pouvoir me plonger dans les romans qui y sont rattachés : Midnight City et, à paraître, Night Travelers.

*Dreampunk : difficile d'en donner une définition. Vous pouvez aller voir ce site (en français)  . Pour ma part, Alice au Pays des merveilles ou encore Arcadia de Fabrice Colin sont du Dreampunk

Petit montage personnel : Les Univers du Grand Projet. Les illustrations proviennent du site de Rozenn Illiano.


Je ne vous parlerais pas de tous les textes disponibles en ligne (sur les sites de Rozenn - voir en fin d'article - ou sur Wattpad) parce que j'ai personnellement choisi de lire d'abord tout ce qui est en version "papier" (et que j'ai énormément de mal à lire en numérique)
Lus :
  • Onirography (épuisé) : à une époque Rozenn faisait beaucoup d'illustrations et en vendait sous forme de cartes dans sa boutique. Puis elle les a réunit dans un petit recueil où on retrouve quelques personnages du Prunellier. Les chapitres portent le nom d'anciennes collections de bijoux. Je vous en parlerais dans un autre article...
  • Les Chroniques de l'Epine noire (épuisé) : recueil illustré, collector numéroté d'une époque où j'ai eu la chance d'en avoir un (contrairement à Midnight City récemment, mais c'est le jeu...) Il devrait être repris, avec Le Rêve du Prunellier, sous la forme d'un roman L'Epine noire.
  • Le Rêve du Prunellier (épuisé)
  • Fêlures : recueil où rien ne semble lié au premier abord... mais un peu plus lorsque l'on commence à connaître les personnages du Grand Projet.
  • Notre-Dame de la mer : novella un peu à part, je ne suis pas sûre qu'elle appartiennent au Grand Projet... une histoire d'Halloween, en Bretagne ; une histoire de famille et de fantôme.
  • 18.01.16 : recueil de ce qui se passe, pour certains, avant l'apocalypse...
  • Elisabeta
  • Tueurs d'anges (Town 1) / Oracles (Town 2) / Passeurs (Town 3) / Clairvoyants (Town 4) : la quadrilogie qui expose le cataclysme et l'apocalypse, le pourquoi et le comment de tout ceci, en partie au moins.
  • 600 jours d'Apocalypse : un recueil à lire qui complète la quadrilogie de Town et explique à merveille plein de choses du point de vue des anges.
  • Onirophrénie : les temps apocalyptiques du point de vue d'une Marcheuse de rêve...
  • Le Phare au corbeau : un peu en marge, une histoire éditée chez Critic, d'un duo d'exorciste, dont l'une (Agathe) a un don et l'autre, Isaïah, pratique la magie sans avoir de don. Ils vont résoudre une affaire de fantôme dans un village breton. Ils sont liés notamment à oxyde - qui fait de brèves apparitions dans ce texte - Francesca et Côme de La Boîte noire. 

     

    A lire :

  • Midnight City
  • Sinteval
  • Night travelers (à paraître)  

"Sandman" superbe illustration de Xavier Collette pour La Cité de Minuit.
Au final, Rozenn jongle entre plusieurs univers et plusieurs genres : fantasy poétique et ombreuse, fantastique vampirique qu'elle a su s'approprier pour sortir des classiques du genre, post-apocalyptique angélique plutôt original également et dreampunk, si rare mais de toute beauté. Pour moi Le Grand Projet, même si je me doute que la fin de la lecture de tous ces textes se rejoindront là-dessus, a un axe central évident (au vu du nom du site et des pouvoirs de certains personnages également) : le rêve. Et en onirographe avertie Rozenn Illiano maîtrise son sujet, ses thématiques, son projet d'ensemble, sans que celui-ci ne devienne trop abscon. Les illustrations et couvertures de Xavier Collette sont un plus qui nous plonge dans des ambiances uniques et prolonge le plaisir.


A noter que depuis peu l'autrice met en téléchargement les ebooks de ses œuvres, à prix libre ! Elle est également présente sur Twitter et Instagram (beaucoup moins sur FB) et très abordable pour parler de son Grand Projet (elle vous spoile même si vous le voulez!!) ou d'autres choses ! La suivre sur les réseaux sociaux peut parfois vous apporter quelques surprises et prolongement de son univers (par exemple, une liste musicale ou chaque morceau correspond à un personnage)

Maintenant je vous encourage à aller voir ces deux sites merveilleux, à LIRE ces œuvres, à les acheter pour SOUTENIR l'autrice !



https://www.onirography.com/


https://www.midnightcity.fr/







Images et bannières de Rozenn Illiano et Xavier Collette, récupérées sur le site Onirography.com